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De loin, Dole, c'est avant tout
un clocher, celui de la collégiale Notre-Dame, la plus grande église
de Franche-Comté. D'où que l'on vienne, on ne voit que sa
masse imposante aux allures de forteresse. Haut de 74 mètres, il
servait jadis de beffroi et un guetteur s'y tenait vingt-quatre heures sur
vingt-quatre pour signaler l'approche d'un ennemi. A ses pieds, la ville
groupe ses toits inégaux, ses pignons aigus, ses maisons disparates
serrées dans son ombre, comme on aimait à vivre autrefois,
à l'abri du vent, du soleil et des incursions meurtrières,
celles qui font partie de l'histoire de Dole, capitale de l'ancienne Comté,
porte du Jura, ville natale de Pasteur.
Dole possédait elle aussi, à l'époque gallo-romaine, amphithéâtre, aqueduc et voies dallées. Tout disparut avec les invasions. Au VIIIe siècle, Dole était de nouveau une localité de renom et au XIIe siècle, Frédéric Barberousse s'y fit construire un palais dont les tours s'élevaient au bord du Doubs. Par la suite, la ville se dota d'un parlement, d'états et d'une université, mais connu jusqu'à la conquête française bien des vicissitudes, dont l'incendie de 1479, ordonné par Charles d'Amboise, qui détruisit entièrement la ville, à l'exception de l'hôtel de Vurry. C'est là, dans la cave dite «d'Enfer», encore visible aujourd'hui, que se défendront avec l'énergie du désespoir, les derniers combattants. Symbole de leur résistance, leur devise est restée célèbre : «Comtois rends-toi ! - Nenni ma foi !»
A peine relevée de ses ruines, ceinturée de remparts, la ville est assiégée en 1635 par les troupes de Richelieu. Les Dolois l'emporteront. Louis XIV ne leur pardonnera pas leur esprit de résistance et, en 1674, après une conquête terrifiante, il dépouillera Dole de ses prérogatives et démantèlera tous ses remparts.
La «Venise du Jura»
La ville «vieille» est riche de ses hôtels anciens, de
ses cintres, de ses fontaines, de ses parcs romantiques. Rénové
avec soin, le quartier qui jouxte le canal des Tanneurs - qui valut
à Dole son surnom évocateur de «Venise du Jura» -
est plein de charme.
La collégiale Notre-Dame possède de belles orgues de 1750, en bois sculpté et orné de caryatides, une tribune de marbre datant de 1562 et une chaire en marbre rose. L'ancien couvent des Carmélites et le collège de l'Arc, fondé par les jésuites en 1582, méritent le détour, ainsi que la place aux Fleurs toute proche.
Au bord du canal des Tanneurs, on peut visiter la maison natale de Louis Pasteur et l'atelier de tanneur de son père, transformés en musée.
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